Ochlophobie L'ochlophobie est la peur de la foule, au sens physique, d'une peur de mourir écrasé par elle. Il faut la différencier de l'agoraphobie, la peur des espaces publics, même si leurs
1Suite à la lecture de l’article intitulé Marqueurs identitaires religieux et laïcité », de Catherine John, paru dans la revue Empan n? 90 de juin 2013, Laïcités ?, je viens très respectueusement vous proposer mes remarques. 2Votre article est inclus dans un dossier Laïcités », d’excellent niveau, d’autant plus excellent qu’il a en son sein de nombreux éléments éducatifs opérationnels. En tant que professionnels, même si nous avons de moins en moins la tentation de rechercher des recettes toutes prêtes pour notre prise en charge éducative, nous sommes heureux de pouvoir profiter des expériences des autres. 3Je suis actuellement éducateur technique à l’itep institut thérapeutique, éducatif et pédagogique L’Oustalet, établissement géré par l’arseaa. Je suis je pourrais m’engager sans prise de risque éthique en employant le nous » pour dire qu’il s’agit véritablement d’une problématique générale à l’ensemble de mes collègues confronté quotidiennement aux incivilités de type raciste, à l’intrusion des sentiments religieux d’une communauté en particulier et par-dessus tout à l’ignorance. Je suis de plus en plus le réceptacle de la souffrance de nombreux jeunes, avec des histoires personnelles plus ou moins heureuses. 4Ma démarche, en l’occurrence cet écrit, est essentiellement mue par le désir de participer, dans une démarche citoyenne, au débat sur la laïcité. Mon intention se veut pédagogique et autant que faire se peut, souhaite participer à combler les trous » d’incompréhension, à réduire au maximum les approximations, les habitudes de langage et, enfin, à rompre avec les discontinuités intellectuelles qui font des situations sociales une juxtaposition ou un amoncellement de problématiques sociales. 5Je me permets, de manière linéaire, de faire quelques remarques et commentaires sur les parties de votre écrit où, à mon sens, l’approximation est telle qu’elle nécessite un éclaircissement salutaire afin d’assumer la question de la laïcité avec le plus de sérénité possible pour les jeunes que nous accueillons, pour les professionnels et accessoirement pour participer au débat national. 6Dans le cadre de notre pratique professionnelle, nous accueillons des adolescents et en même temps nous recevons les cultures. Chaque année, les jeunes issus de la culture maghrébo-musulmane et/ou habitant les quartiers » ghettos de Toulouse arrivent avec des problématiques plus ou moins renouvelées. Ainsi, la question de la religion et particulièrement celle en lien avec l’islam est récurrente. La dimension thérapeutique, éducative et pédagogique fait de nos instituts des structures adaptées pour appréhender les difficultés des enfants dont nous avons la responsabilité. Ils ne sont en aucune manière inadaptés » à nos établissements. Que des affinités communautaires se tissent, et souvent se défassent dans l’année, fait partie de la problématique de ces enfants. Nous avons donc, dans le cadre de notre pratique professionnelle, même si c’est parfois complexe, particulièrement lorsque l’on manque de moyens théoriques, d’expériences humaines auprès de ces jeunes et dans leur espace culturel de référence, à rencontrer des difficultés de tous ordres. Ce n’est certainement pas en s’accrochant à un modèle laïque épuré, anesthésié que l’on va apporter des réponses aux questions que les jeunes nous posent. Un espace laïque n’est pas un lieu dans lequel la question de la religion est absente. 7En toute circonstance, nous devons faire preuve de pédagogie sans a priori et sans démagogie en n’excluant pas une certaine fermeté intellectuelle, car dire non » ne signifie pas rejeter ou ne pas aimer. Il existe des lois, des traditions il faut s’y référer, les appliquer même si des aménagements intelligents à haute valeur humaine ajoutée ne sont pas à exclure systématiquement. 8En début d’article, page 61, ligne 14, vous faites allusion à un des groupes d’accueil qui compte trois ou quatre enfants maghrébins. Il s’agit d’une appréciation et d’une approximation culturelle. Nous sommes véritablement au cœur de la problématique. 9D’emblée, nous marginalisons des régions d’origine et donc des personnes. Nous oublions facilement, et c’est d’autant plus grave que nous sommes des professionnels, que la plupart des jeunes qui composent ces communautés » sont des citoyens français, nés français sur la terre de France. Du coup, cela en fait des Français par le sang et par le sol. De toute évidence, certains de nos concitoyens ont oublié que la France a été et est demeurée administrativement, jusqu’en 1962, particulièrement pour l’Algérie, cette étendue qui commençait à Dunkerque et se terminait à Tamanrasset ou l’inverse. 10Dans le cas de ces jeunes, il ne s’agit pas de xénogreffe sociale ». L’opération peut s’envisager avec un certain bonheur dans la mesure où il ne peut y avoir de rejet » du corps social ». Ces jeunes-là ne sont pas des Roms déboutés d’un quelconque droit d’asile. Ils n’ont pas à demander ce droit d’asile ils sont chez eux. 11Il s’agit dans presque tous les cas de jeunes citoyens français de culture ou d’origine maghrébine. Il ne nous viendrait pas à l’esprit, lorsqu’un groupe est constitué de Lopez », de Martinez » de parler d’Ibères. Lorsque, dans le cadre des groupes de parole, ces jeunes s’interpellent en arabe, vous parlez de vécu d’exclusion ». Lorsqu’on les traite » de Maghrébins, non seulement on les culpabilise, mais plus grave, on entretient ce vécu d’exclusion qu’ils ont reçu en héritage par les générations qui les ont précédés. Je me permets de vous dire que dans de nombreuses situations, la distance d’avec la culture du Maghreb est telle que l’on ne peut plus parler de culture, tout au plus de souvenirs. La relation avec le Maghreb, lorsqu’elle n’est pas fantasmée, de l’ordre de l’idée, est de l’ordre de l’économique vacances, dépenses, écart de pouvoir d’achat. 12À la page 62, ligne 12, vous dites … la forme d’un terrorisme du droit à la différence … ». Nous avons tous le droit à la différence. Lorsque cette idée est relativisée, remise en question, cela produit le fascisme, le nazisme, le communisme de Staline. L’absence de mesure, d’adaptation, de cohérence, de retenue, de justesse des jeunes dont nous avons la responsabilité éducative dans nos établissements respectifs fait partie de leur problématique. Si nous, professionnels, prenons pour argent comptant » tous les propos, si souvent choquants de ces jeunes, nous manquons à notre devoir de relativisation et de modération à des fins cliniques et par conséquent, nous nous engouffrons dans un puits sans fond. 13À l’inverse, nous devons conserver de la distance afin de distiller de la bienveillance thérapeutique », non du silence coupable qui peut être interprété comme de l’adhésion, afin justement qu’ils ne sombrent pas entre les mains de vrais terroristes. Évitons, autant que faire se peut, les propos des journalistes en mal de sensations, des ignorants qui ne sont pas forcément du côté des jeunes. 14À la page 63, ligne 9, vous parlez de l’islam décomplexé », car certainement plus visible, et de la primauté de l’islam avant d’être arabe. Dans l’esprit de très nombreux jeunes, la confusion est générale et l’ignorance, la règle. Avez-vous eu l’opportunité d’entendre ou vous a-t-on rapporté des propos de jeunes qui se disent islam avant tout » et qui se traitent de Marocains, d’Algériens, de Tunisiens selon les cas ? Les jeunes de culture maghrébine que nous accueillons et qui confondent arabe », musulman », sont de très loin la majorité bruyante. Ils sont aussi très nombreux à avoir du mal à imaginer que l’on puisse être chrétien et arabe, musulman et israélien, juif et marocain. De plus, on peut imaginer que leur environnement social et les nouvelles techniques d’accès aux savoirs peuvent ne pas être aidants. En outre, il est bien connu que l’ignorance se propage plus rapidement. Ainsi, nous nous devons de recevoir les dires, quel que soit le contexte ou la gravité avec laquelle ils nous sont souvent jetés » à la figure, avec beaucoup de prudence, expression de notre clinique professionnelle. Si l’ignorance n’avait pas propagé ses microbes, il y aurait plus de mesure, plus de cohérence, plus de justesse dans les propos. En tant que professionnel dans un itep en particulier, l’erreur est de considérer les mots au premier degré, même si nous devons sans cesse corriger. 15À propos de la nourriture cf. page 63, ligne 45, le Coran parle bien des nourritures telles que les lentilles, le concombre mais en aucune manière de la consommation de viande issue d’animaux non rituellement abattus ou du porc. Les juifs, gens du Livre, ne mangent pas le porc, eux aussi. L’alcool, quel que soit le végétal d’origine raisin, datte, orge …, car issu de la fermentation, est interdit. Ainsi, malgré la grande proximité fraternelle d’avec les autres religions monothéistes, il y a des interdits et donc des différences importantes en matière de nourriture. 16Le halal a été, d’une certaine manière, la goutte qui a fait déborder la coupe. Ce terme, de par sa soudaine visibilité au fronton des boutiques, sur les étals des supermarchés, ainsi que par des relais politiques adroitement orchestrés, donnait l’impression de marées soudaines, de tsunamis » religieux. On n’est plus chez nous », s’exclamèrent les uns, et après que nous réserve-t-on ? ». La notion de halal fait partie intégrante des prescriptions religieuses. Ce n’est en aucune manière une nouveauté ou une lubie. Sa mise en avant met en évidence clairement l’impossibilité de certaines pratiques religieuses dans la sphère publique. 17Gilles Kepel, que vous évoquez, parle d’ une profonde modification identitaire de l’islam de France ». Cette analyse est sujette à caution, malgré la grande science de son auteur. Je pense sincèrement que cette émergence répond plus à une logique de conformation, de mise en conformité de l’islam domestique, longtemps resté caché, dans un souci de cohérence absente durant tant de temps. 18Les premières générations, par souci d’intégration et en attendant le grand retour vers la terre re-promise, ont d’emblée opté pour une certaine discrétion. C’étaient alors des Algériens, des Tunisiens, des Marocains, des Maghrébins, des étrangers marginalisables à souhait, terrés dans le silence car la terre d’accueil n’était pas toujours forcément accueillante. Leurs enfants, citoyens français de souche, ayant des parents étrangers nés français, en terre de France, trouvaient ce discret silence suspect. C’était en leur temps métro, boulot, dodo en toute discrétion ». Ainsi, s’ôter de la vue la misère économique, culturelle, cultuelle d’une multitude grouillante » dans les bidonvilles et les logements insalubres pouvait donner l’illusion d’un problème réglé ou qui n’en était pas un. À présent, les enfants de cette multitude réclament que la Nation assume son liberté, égalité, fraternité », sans concession d’aucune sorte et surtout sans demi-mesure. Un nouveau contrat social est donc nécessaire pour que l’on se rende compte qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une profonde modification identitaire de l’islam de France » mais de la réclamation d’un dû dans la République laïque. 19L’émergence du halal répond à ce désir de cohérence. Le contexte social, peu favorable à un contrat éclairé, fait se heurter désir humain et cadre public. Se mettre en cohérence afin de sens, en conformation, ne signifie pas, pour l’islam de France et pour la très grande majorité silencieuse des musulmans français, appliquer et faire un usage révolutionnaire de leur foi. 20Nous avons la chance de vivre dans un pays de droit. L’arsenal légal est suffisamment conséquent. Certains responsables politiques retors, à des fins partisanes, font croire que la France est démunie, que le péril est aux portes de notre chère patrie, qu’il faut créer artificiellement un état d’urgence de référence afin de pouvoir justifier l’injustifiable. Cet arsenal doit être actif. Il doit intégrer le questionnement social des communautés humaines de la Nation. C’est au législateur à œuvrer en toute sérénité. 21Dans notre institution, la prise en charge de la question du halal est éminemment positive. D’emblée, le cadre est posé. Il s’agit d’un établissement laïc, qui ne peut donc souffrir d’aucune marque prosélyte visible d’une quelconque confession religieuse. Il n’en demeure pas moins une entité sociale à vocation d’accueil thérapeutique. Afin de ne pas marginaliser, au-delà du respectable humainement parlant, un contrat, dans une logique de gagnant-gagnant et en référence au cadre légal, est passé entre l’établissement et le jeune et les parents. D’une certaine manière, dans l’esprit de communauté de destin, chaque contractant fait un pas vers l’autre afin que socialement les choses soient possibles. 22Ainsi, quand au menu figure du porc, systématiquement du poisson est proposé. Très souvent, par souci de cohérence, les jeunes qui ne mangent pas de porc ne mangent pas non plus la viande non halal. Il s’agit du pas en avant de l’institution vers l’autre ». Par souci d’organisation et en référence au cadre légal de référence, on ne peut exiger le halal. Certes, on peut reprocher, à la longue, une certaine pauvreté dans la variété. Mais au-delà de cette situation, la primauté doit être donnée aux principes de vivre mieux ensemble. 23Au quotidien, dans notre pratique professionnelle, on ne peut faire l’économie de la pédagogie à l’intention des enfants et des parents. Aussi, il n’y aura pas à craindre que l’extension du domaine du halal mette en péril la laïcité dans nos institutions. 24La construction identitaire se fait sur un long fleuve pas toujours tranquille. En temps ordinaire, on plante pour vous ou vous plantez les racines le long du fleuve, sur une rive de référence. Il s’agit de la société d’expression de vos marqueurs identitaires. Mais lorsque l’on vous déracine, vous vous retrouvez à démolir en surface afin de lisser l’espace pour pouvoir reconstruire le nouvel édifice. Dans l’amoncellement de gravats, vous négligez, dans l’emportement, les racines profondes. Sur l’autre rive, vous n’avez pas toujours la chance de croiser le regard de l’Auvergnat faisant l’offrande de quatre bouts de bois pour qu’avec lui vous puissiez allumer un feu de joie, l’Hôtesse, généreuse, faisant le sacrifice de quatre bouts de pain pour élever le festin au rang de partage, ou alors l’Étranger, un autre miséreux, au rire éclatant de soleil. 25Effectivement ligne 29, page 61, ces revendications, éventuellement agressives, d’appartenance communautaire … masquent mal leur isolement face aux méandres de la construction identitaire … ». La société française, en raison de la proximité humaine avec le monde arabo-maghrébo-musulman, par l’histoire, l’espace géographique commun, est toujours dans une logique de bouturage. Elle n’a jamais pu imaginer opérer autrement. On bouture et c’est à la plante à prendre, même si l’on néglige plus ou moins consciemment la fertilisation. Ainsi, la société opère comme la nature en amont. 26Les difficultés psychologiques, sources des problématiques d’intégration sociale, sont déterminantes pour l’orientation en itep des jeunes dont nous avons la responsabilité. 27Les difficultés des enfants de culture maghrébo-musulmane ne doivent pas constituer une problématique singulière, même si leur interpellation sociale est nouvelle, faisant l’objet d’un traitement spécifique. La dimension confessionnelle doit être envisagée comme un pan d’un ensemble plus ou moins complexe, plus ou moins homogène. À défaut de les stigmatiser avec le cœur, ne le faisons pas avec les réponse à Laouabdia Sellami Mohamed Salah28Mon propos était autant de participer au débat sur la laïcité que de faire part de difficultés, voire d’impasses thérapeutiques en partie dues à la non-prise en compte de la culture d’origine de ces adolescents. 29Il me semble que nous ne sortirons pas de l’impasse sans passer par un travail institutionnel de fond sur la question de la transmission, de l’histoire et de la richesse d’une appartenance culturelle double, trop peu valorisée, et souvent vécue comme handicap. Pourquoi est-il si difficile de choisir sur notre territoire d’apprendre l’arabe au collège en première langue vivante ? À bien des points de vue, la République a failli et continue de le faire dans certains quartiers, ce qui est dénoncé par Gilles Kepel avec beaucoup de fermeté. 30Ces adolescents ne sauraient être traités dignement que de façon singulière, ce qui n’est en rien une stigmatisation mais un ajustement de l’accompagnement au plus près de leur problématique. 31Docteur Catherine John
jai peur de bientot mourir. Avec le contexte actuel, je me dis que c'est peut etre le dernier état "en état de paix" que nous vivons. Quand je me balade dans ma ville, je me demande "est ce que
Un accident a eu lieu ce mercredi 24 août dans les environs de 13h30, près de Villeneuve-Loubet. Deux véhicules sont impliqués. Une femme de 68 ans a été évacuée pas les pompiers. Par Rédaction Nice Publié le 24 Août 22 à 1645 Une femme de 68 ans a été transportée au CH Pasteur de Nice suite à un accident de voiture sur l’autoroute A8. © Un accident entre deux véhicules s’est produit sur l’autoroute A8, ce mercredi 24 août, dans les environs de 13h30, au niveau de Villeneuve-Loubet. L’accident a nécessité l’intervention des secours. On ne recense qu’une seule victime, une femme de 68 ans. Elle a été transportée au CH Pasteur de Nice. La circulation revenue à la normaleLa circulation a été fortement perturbée le temps de l’intervention des secours. Le temps de parcours a été allongé d’environ 45 minutes, provocant ainsi d’importants heures après l’incident, à 15h30, les équipes de secours ont terminé leur intervention. La circulation est revenue à la normale. Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Actu Nice dans l’espace Mon Actu . En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.
\n n ayons pas peur de vivre au monde
Lavie est un combat, accepte-le. La vie est un bonheur, mérite-le. La vie est la vie, défends-la. Sans le savoir, ni elle ni moi, j'étais en train implicitement de remplir ces missions. Aujourd'hui, la vérité éclate à la lueur du jour: c'est la vie qui l'emporte. ma Vie a vaincu le néant.
Des funérailles à Moscou de la martyre » Daria Douguina Elle est notre Jeanne d’Arc », dixit un chroniqueur russe au musée » de tanks russes démolis qui sont exposés, par bravade, au centre-ville de Kiev, on voit la Russie comme les États-Unis et l’Ukraine s’enferrer objectivement dans une logique commune, six mois après le début du conflit — celle d’une guerre qu’on laisse s’étirer. Six mois après l’échec foudroyant de la stratégie de guerre éclair tentée par Vladimir Poutine, il s’installe en effet autour de l’agression russe en Ukraine — ou risque de s’installer — une dynamique d’enlisement, de guerre d’usure, sans perspectives diplomatiques de sortie de crise. Les positions restent, de part et d’autre, maximalistes le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n’a de cesse de dire que les territoires ukrainiens la Crimée et le Donbass ne sont pas négociables. Il l’a encore répété, la semaine dernière, au président turc, Recep Tayyip Erdoğan, qui tente de se poser en médiateur, sur fond de paralysie onusienne. Les Ukrainiens considéreraient toute concession, et on le comprend, comme une capitulation. Vladimir Poutine aurait, quant à lui, entrouvert la porte à des pourparlers avec Zelensky, ont prétendu les Turcs après les conversations qu’Erdoğan a eues à Sotchi avec le président russe. Pour autant, il n’est pas question pour Poutine d’ouvrir des négociations avant que Kiev n’ait définitivement renoncé à la Crimée et aux territoires conquis et occupés depuis février par les Russes, soit environ 20 % de l’Ukraine. D’autant moins que l’assassinat à la voiture piégée de Daria Douguina jette de l’huile sur le feu dans les milieux ultranationalistes qui crient vengeance. D’aucuns ont cru, ou voulu croire, que le récent accord sur l’exportation de céréales depuis les ports ukrainiens de la mer Noire pourrait potentiellement servir de point de départ à des discussions plus larges. Pour l’heure, c’est un espoir en forme de vue de l’esprit. À souffler de temps en temps un peu de chaud sur beaucoup de froid, Poutine ne chercherait en fait qu’à gagner du temps dans un contexte où ses troupes militaires sont essoufflées et où les Ukrainiens, nouvellement armés de technologie de pointe occidentale, sont maintenant en mesure de frapper avec précision des cibles en Crimée. Il se trouve que, militairement, l’automne approche et qu’il constitue bien entendu un horizon opérationnel incontournable. Tandis que Poutine cherche à refaire en hommes ses forces militaires et à lancer une nouvelle offensive de terrain, les Ukrainiens résistent encore et toujours à la supériorité numérique de l’artillerie russe. Résistance exemplaire, il va sans dire, d’autant plus notable que les Ukrainiens célèbrent » en ce mercredi leur indépendance, proclamée le 24 août 1991, mais résistance dont tout le monde sait bien qu’elle n’aurait pas tenu aussi longtemps sans l’appui en armements fournis par les Occidentaux, au premier chef celui des États-Unis. Or, si cet appui est massif, on sait néanmoins qu’il n’est pas suffisant pour modifier significativement le rapport de force. Le risque existe que le conflit soit gelé, au propre comme au figuré, comme après 2014. Auquel cas, quel hiver attendrait les populations ? D’abord pour les Ukrainiens, au vu de l’emprise qu’exerce Moscou sur une bonne partie de l’économie nationale ? Mais aussi pour le commun des Russes, sur lesquels pèsent de plus en plus les sanctions économiques occidentales ? De plus, on ne peut pas faire l’impasse sur le fait que les États-Unis ont intérêt à faire traîner la guerre un certain temps. Elle leur est évidemment utile sur le plan de son industrie militaire, mais également sur les plans énergétique exportations de gaz et agricole ventes de blé. * * * * * Daria Douguina était une ultranationaliste totalement acquise, comme son père Alexandre, à l’opération militaire spéciale » en Ukraine. Au point d’ailleurs de reprocher à Poutine ne pas en faire assez contre l’Occident. Proche des milieux d’extrême droite européens comme l’est Poutine, Alexandre Douguine, que l’attentat visait apparemment plutôt que sa fille, a sans doute exagéré la proximité de ses liens avec le président russe. Il n’en est pas moins un idéologue qui, plaidant pour le rétablissement d’une grande Russie » orthodoxe régnant sur tous les territoires russophones, l’a sûrement inspiré. Fait relevé dans un reportage du New Yorker il se trouve que l’armée de terre russe a recours de façon disproportionnée à de jeunes hommes appartenant à des minorités ethniques provenant de petites républiques économiquement défavorisées, comme le Daghestan, la Tchétchénie et le Bachkirie… Chair à canon de desseins politiques qui les desservent, ils sont à Poutine ce que les Afro-Américains furent pour les États-Unis au Vietnam. À voir en vidéo
Lagrande prêtresse de la peur, elle est en face de moi. Emmanuel Macron , Débat 2017. 3. Si tu as peur d’échouer, tu continueras de caresser le doute en toi. Si tu as peur d’avancer, tu ne sauras un jour, ce dont tu es capable de réaliser. Alex Rolin Assi , Facebook : Alex Rolin Assi Officiel. 5.
Signal d’alerte mais aussi sentiment handicapant, la peur est une émotion aux visages multiples, dont nous ne devons pas avoir honte. Accepter de la traverser, c’est déjà en faire une alliée. Juste après les attaques terroristes du 13 novembre dernier, Laurence, 42 ans, qui habite un paisible village de Provence, téléphonait affolée à ses amis parisiens, leur proposant de venir s’abriter chez elle. Elle avait d’autant plus peur qu’elle imaginait le danger sans parvenir à le visualiser concrètement. Paris, c’est loin, j’y suis allée plusieurs fois, mais seulement pour des vacances. » Quelques jours plus tard, à Arles, les conversations vont bon train dans ce petit café d’habitués du centre-ville On ne se fait pas d’illusions. “Ils” sont ici, affirme Laurent, 37 ans. À Marseille, ça peut péter comme à Paris. » Dans le métro parisien, les voyageurs, le regard inquiet, sursautent au moindre bruit suspect. Un climat anxieux plane. Rien de plus logique, analyse Virginie Sublet, psychopraticienne, qui a vu les symptômes de ses patients claustrophobes et agoraphobes se déchaîner. La crainte de l’attentat aveugle qui frappe n’importe qui n’importe où ne peut que renforcer la symptomatologie de personnes déjà persuadées que le danger est susceptible de fondre sur elles à n’importe quel moment et que tout lieu clos les condamne à être de potentielles victimes. Chez elles, l’anxiété est telle qu’elle se traduit également par une immense fatigue que rien ne parvient à dissiper c’est la traduction psychosomatique de leur sentiment d’impuissance. » Cette peur que des hommes veulent imposer à d’autres hommes, nous pouvons lui résister en ne perdant pas le goût du monde, le goût des autres », assure l’ethnopsychiatre Tobie Nathan. Et nous lui résisterons d’autant mieux que nous connaîtrons parfaitement ses multiples visages. Pour aller plus loin Attentats pourquoi il est important d'accepter d'avoir peurPour le psychanalyste Olivier Douville, nous avons toutes les raisons d’avoir peur peur que ça ne recommence, peur de mourir, peur de perdre le goût de la vie et des autres… Et c’est en l’acceptant et en reconnaissant ce qui nous effraie que nous pourrons continuer à vivre et ainsi résister à cette barbarie. Fixer son angoisse sur un objet pour ne pas être envahi La peur est un processus psychophysiologique qui nous prend corps et âme. Un danger est perçu, et aussitôt l’amygdale, une structure cérébrale située dans le lobe temporal, s’affole. Après un moment de sidération, l’adrénaline fuse, nous sommes prêts à l’action fuir, se battre ou résister. Ensuite, le cortex, lié à la pensée et aux décisions, analyse la situation y a-t-il ou non des raisons d’avoir peur ? Certains d’entre nous ont l’amygdale plus sensible. Cette particularité, généralement biologique – ils ont hérité des gènes de leur grand-père claustrophobe, par exemple –, les rend plus émotifs et anxieux. Nous avons peur des inconnus car, au cours de l’évolution, nous avons appris qu’ils sont une source potentielle de danger. Nous avons peur du sang car, instinctivement, nous savons que les blessures sanglantes entraînent la mort. Cet instinct de survie, que nous partageons avec les animaux, fait partie du développement psychique. C’est lui qui dissuade les enfants de glisser leurs doigts dans les prises électriques et qui, toute notre vie, nous retient de nous livrer à des activités trop périlleuses. Chaque âge de l’enfance a ses propres peurs peur des visages inconnus au huitième mois, de la séparation vers 1 an, des bruits étranges à 3, des gens méchants » vers 5 ans. À 6 ans, l’enfant est très préoccupé par les monstres et les êtres surnaturels maléfiques. Les infos alarmantes des journaux télévisés sont susceptibles de lui donner des cauchemars. C’est entre 8 et 12 ans que naît l’idée que nous sommes vulnérables et que surgissent des peurs touchant à l’apparence les complexes. Pour aller plus loin Quelle est votre peur cachée ? Qu’est-ce qui vous angoisse le plus dans la vie ? Est-ce le fait de voir le temps filer, l’appréhension de la solitude, la crainte de vous tromper de destin ? Faites ce test pour identifier votre peur intime, la comprendre et tenter de l’apprivoiser. Les humains se distinguent des animaux par leur tendance à avoir peur d’avoir peur, rappelle Virginie Sublet, et surtout par leur pouvoir d’imaginer des dangers terribles là où il n’y en a pas. Prenons la phobie des araignées. La personne qui y est sujette perd tout contrôle d’elle-même, elle est incapable de se raisonner en présence d’une de ces petites bêtes. Pour preuve de l’irrationalité des phobies, l’une de mes patientes, terrifiée en avion, a cessé d’avoir peur après le 11 septembre 2001. Elle a réalisé que les Boeing étaient suffisamment fiables et maniables pour être conduits et dirigés vers des gratte-ciel par des apprentis pilotes. » Pourquoi avons-nous des phobies ? Ce symptôme est une stratégie pour fixer » l’angoisse sur un objet précis afin de ne pas être envahis par elle nous aurons peur du vide, des serpents ou des avions, mais le reste de notre existence restera serein. L’anxiété est, au contraire, un état de mal-être psychosomatique diffus, précise Virginie Sublet. Le sommeil est altéré, l’esprit est inquiet, on a une boule dans la gorge. Des somatisations font très souvent partie du tableau clinique, en particulier des douleurs abdominales – l’intestin est notre deuxième cerveau. » Faut-il s’efforcer d’enfouir la peur, de l’oublier quand elle se présente à nous ? Une des façons de la vaincre est de se jouer d’elle, assure Virginie Sublet. La fête de Halloween est l’occasion de rire de notre peur de la mort, de même que visionner un film d’horreur entre amis et hurler délicieusement de terreur devant des zombies à la face blafarde. Bien sûr, devant l’anxiété actuelle, on n’a pas forcément envie de faire la fête. Aussi, il ne faut pas avoir honte de penser à soi, de se chouchouter, de s’accorder des moments de cocooning, seul ou avec ses proches, le soir et le week-end. » Explorer les hypothèses les plus terrifiantes Le philosophe et hypnothérapeute François Roustang conseille, pour sa part, de laisser notre corps épouser l’émotion qui nous saisit. Lui donner toute la place. Ce doit être une opération mentale qui consiste à devenir sa peur, à la laisser pénétrer par tous les pores de sa peau. À quelqu’un qui craint de perdre son travail, je dis “C’est très bien. Installez-vous dans cette peur de la tête aux pieds.” Il peut ainsi explorer jusqu’au bout ses hypothèses les plus terrifiantes sur ce qui pourrait se passer pour lui ». Mais, objecte Hermione, 36 ans, à cette idée, moi, si je visualise le danger pour m’y habituer, comme le préconisent certains psys, ce que je vois, ce sont mes enfants qui se font tuer ». Avoir peur est humain, surtout quand on est parent, rappelle Didier Pleux, psychothérapeute. Mais si nous nous accrochons à l’idée que nous sommes le seul être au monde capable d’assurer la survie de nos enfants, nous leur transmettons notre angoisse. » Pour ce praticien, qui, dans son dernier ouvrage, La Révolution du divan Odile Jacob, propose un retour vers le philosophe Jean-Paul Sartre, la meilleure parade à la peur est la pensée. Nous ne pouvons faire que le réel n’existe pas, nous ne pouvons contrôler l’ensemble du monde, mais quand nous sommes anxieux, que nous avons peur, nous pouvons transformer notre réalité psychique, cesser de nous endoctriner avec des scénarios de vie mortifères et en élaborer de moins angoissants. C’est possible. Mais certaines personnes ont besoin pour cela de l’aide d’un thérapeute qui les ramène à la réalité – quitte à se montrer directif. » Elaborer des synthèses de vie » salutaires Pour ce faire, nous devons réaliser que la peur en général n’existe pas. C’est toujours notre peur à nous, bâtie sur les idées spécifiques qui traversent notre esprit quand nous sommes pris par cette émotion. En effet, nous abordons l’existence avec des synthèses de vie » – des philosophies de vie, des jugements, des conclusions que nous avons élaborés progressivement, à travers les éléments marquants de notre histoire. Didier Pleux était en famille au Stade de France en ce si triste vendredi 13 novembre Il se trouve que j’ai construit des synthèses de vie qui me rendent combatif comme “Si tu ne te bats pas, tu seras victime des autres.” J’ai d’abord pensé à sécuriser ceux avec qui j’étais avant de me protéger. Il n’y a rien d’héroïque à cela je ne vois pas le danger. Je pense que ceux qui se conduisent en “héros” en sont capables parce qu’ils ont élaboré des synthèses de vie qui les poussent à l’action. Mais le shoot d’adrénaline que provoque la peur peut aussi bien m’inciter à des comportements dangereux pour moi et mes proches. Ou encore entraîner un désir de vengeance. » Mais Didier Pleux – fidèle à Jean-Paul Sartre – en est persuadé nous ne sommes pas condamnés à subir la peur. Évoluant dans un climat d’insécurité, une personne peut décider que le monde est trop dangereux et qu’il faut vivre caché. Une autre en conclura qu’il faut apprendre à lutter. Une autre encore décidera de militer pour changer le monde ou deviendra parachutiste. » C’est en ce sens que Jean-Paul Sartre évoquait la liberté des hommes face à leur destin. Idées clés Trop d’imagination Les humains se distinguent des animaux par leur pouvoir d’imaginer des dangers terribles là où il n’y en a pas. » Virginie Sublet, psychopraticienne. Au bout du bout Laissons notre corps épouser l’émotion qui nous saisit, lui donner toute la place pour ainsi explorer jusqu’au bout nos hypothèses les plus terrifiantes. » François Roustang, philosophe et hypnothérapeute. Besoin d’aide Transformer notre réalité psychique, cesser de nous endoctriner avec des scénarios de vie mortifères, en élaborer de moins angoissants, c’est possible, mais certains ont besoin de l’aide d’un thérapeute qui les ramène à la réalité. » Didier Pleux, psychothérapeute.
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Article réservé aux abonnés Devant le Congrès, M. Mitterrand a notamment déclaré " Aujourd'hui, deux grands systèmes, à l'Est et à l'Ouest, continuent de se faire face, tandis que les deux tiers de l'humanité s'efforcent de rompre les enchaînements maléfiques du sous-développement. Dans ce monde, où votre pays joue le rôle majeur, personne - ami ou adversaire - ne peut agir sans tenir compte des États-Unis d'Amérique. Cette puissance confère à vos décisions une importance, une résonance qui donnent la mesure de votre responsabilité dans les affaires de la planète. " La position de la France est claire vous le savez, avec votre pays, comme avec quatorze autres, nous avons constitué l'alliance atlantique. Au sein de cette alliance défensive, la France poursuit sa propre politique de défense, comprise et soutenue par une large majorité de Françaises et de Français. Entre pays libres, une alliance suppose sincérité, franchise, consultation permanente, mais aussi acceptation de points de vue différents. C'est en restant eux-mêmes que les États-Unis et la France se comprennent et se respectent. L'essentiel est que nos deux pays puissent compter l'un sur l'autre. " L'alliance ayant son domaine précis, chacun d'entre nous détermine la nature de ses relations avec les pays de l'Est. Je pense souvent que, sans être l'explication de tout, la géographie détermine l'histoire et que, finalement, celle-ci, pour se faire, doit passer par les mêmes chemins. Regardez la carte de l'Europe et vous verrez où nous sommes, la Russie et la France, voisines de continent, séparées par une distance qui s'amenuise à la vitesse d'un siècle pressé, tandis que les mœurs et les systèmes font semblant de ne plus bouger. Je répète, en toute occasion, que la première garantie de la paix est dans l'équilibre des forces. Voilà pourquoi nous nous montrons si attachés au maintien de cet équilibre dans cette même Europe. Voilà pourquoi, lorsqu'il nous paraît rompu, comme ce fut le cas récemment avec les fusées atomiques à portée intermédiaire, nous mettons tout en œuvre, dans le langage comme dans l'action. Mais, en même temps, restons disponibles. N'ayons pas peur de dialoguer avec l'Union soviétique, dès lors que les bases et les finalités de ces échanges sont nettement et durablement définies. Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Mêmeles plus sages et les plus grands de ce monde connaissent le chagrin et l’échec ; mais contrairement à nous, ils ont appris qu’il n’est pas de repos sans effort, pas de joie sans chagrin, pas de victoire sans combat et que c’est le prix qu’il nous faut payer pour vivre. ~ Anonyme. 8) Citations sur la sagesse et la générosité :

Le 22 octobre 1978, Jean-Paul II débutait son ministère en prononçant cette exclamation inoubliable, un signe de foi et de courage. Selon le postulateur de sa cause en canonisation, en ces temps de pandémie, ces mots résonnent avec une force nouvelle. Orazio Coclite et Alessandro De Carolis – Cité du Vatican Le monde actuel, blessé par la Covid-19, a perdu une grande partie de ses certitudes. La tentation, ces temps-ci, est de trouver des solutions en ordre dispersé, c'est pourquoi - dès les premières heures de la pandémie, le Pape François a invité la communauté internationale à ne pas se désintégrer, en insistant sur le fait que l’on ne se sauve pas seul, mais ensemble», une considération qui revient dans de nombreux discours même de haut niveau. À un autre moment de l'histoire, la voix d'un autre pape a connu un sort similaire. Il y a 42 ans, le 22 octobre 1978, devant des milliers de visages qui se tournaient vers lui depuis le parvis de la place Saint-Pierre, Jean-Paul II a commencé son pontificat en s'exclamant soudain N'ayez pas peur ! Ouvrez, en effet, grandes les portes au Christ !». Une incitation à se confier à un plus grand pouvoir salvateur», à une époque de murs et de systèmes opposés. Maintenant que le mur à abattre est l'infiniment petit d'un virus, l'appel de Karol Wojtyla résonne intact dans sa pertinence. C'est ce qu'explique à Vatican News le postulateur de la cause de canonisation de saint Jean-Paul II, Mgr Slawomir Oder R. - Me revient à l’esprit une phrase que j’ai trouvée dans ses écrits, qui remonte au tout début de son pontificat, quand il retrace son histoire, il conclut en affirmant Debitor factus sum», Je suis devenu débiteur», et pour moi cela est aussi une clé pour interpréter ce qu’est le phénomène de Jean-Paul II il paie de sa vie la dette d'amour, en particulier qu’il a envers le Christ. Et pour cette raison les mots Ouvrez, ouvrez en grand les portes au Christ» ont une valeur programmatique à cette époque, mais ils restent valables encore aujourd'hui. Tout comme la vie de Jean-Paul II consistait à payer sa dette envers Dieu pour son amour, nous, aujourd'hui, en acceptant son invitation, nous pouvons en quelque sorte faire notre part en payant notre dette vis-à-vis de ce pape et de la période que nous traversons. Si aujourd'hui, même dans le contexte du monde frappé par la pandémie, nous avons recours au Christ, nous pouvons aussi ouvrir nos cœurs et nos esprits, nos consciences -ouvrir les systèmes politiques, économiques, étatiques, culturels, les vastes domaines dans lesquels l'homme agit- au message chrétien. Jean-Paul II a fait preuve d'une grande force quel témoignage nous a-t-il laissé dans sa façon de vivre la maladie ? R. - Je pense qu’il nous reste à tous une image forte, celle qu’il nous a laissée justement à la fin de ses jours, le denier Vendredi Saint. On se souvient de ce tournage pour la télévision de sa participation à son dernier Chemin de croix au Colisée. Il n’était plus présent physiquement parmi les pèlerins, mais dans sa chapelle enserrant la croix de ses mains. Pour lui, la croix était une clé de lecture des douleurs humaines, une clé ouvrait les portes de l’espérance. Jean-Paul II a été un protagoniste de l'histoire. Je ne me souviens pas qui affirme que chacun apporte sa contribution, qui avec une virgule qui avec un chapitre, mais il me semble que celle de Wojtyla vaut plus qu'un livre... Ce ne fait aucun doute. Nous avons été témoins de véritables changements d'époque, ayant certainement des racines très lointaines. L’élection de Jean-Paul II a été un élément, cet homme qui venait d'un pays lointain, de Pologne, au-delà du rideau de fer. Soudain, avec lui, il a fallu prendre conscience de l'existence de l'Europe de l'Est. Mais bien qu'il ait été un protagoniste avec ses mots, ses paroles d’encouragement, il était extrêmement humble. Quand on lui a fait remarquer que c'était lui qui avait fait tomber le communisme, il le niait très clairement. Il disait que c'était l’œuvre de la Divine Providence, qui s’était servi aussi de lui. Jean-Paul II est un homme qui a accompagné tous ces processus historiques par sa prière tout d'abord, mais ensuite par sa parole, par son enseignement, par le témoignage de son courage et par des gestes prophétiques. Jean-Paul II nous a appris à ne pas nous résigner à la médiocrité, mais à vivre la plénitude de notre vie de manière à faire d’elle un véritable chef-d'œuvre. Jean-Paul II dans la Vallée des temples en Sicile en 1993
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n ayons pas peur de vivre au monde