Fichede 2 pages en littérature publié le 29 mai 2009: Francis Ponge, Le parti pris des choses, L'Huître : commentaire. Ce document a été mis à jour le 29/05/2009 Ce document a été mis à jour le 29/05/2009
IUn poème moderne Le thème du poème est surprenant car il s'agit d'un objet ordinaire, prosaïque une huître. Il est très éloigné des thèmes classiques de la poésie traditionnelle. Le poème est écrit en prose et non en vers, il est construit autour de trois paragraphes de plus en plus courts, sans blancs typographiques, ce qui donne l'impression d'un texte serré, à l'image de l'objet évoqué. Le texte du poème peut faire penser à une définition d'objet plutôt qu'à un poème. IIUn poème descriptif La description de l'objet est minutieuse et objective le titre fait penser à celui d'un article de dictionnaire, il est simple et précis. Dans le poème, le temps employé est le présent gnomique "est", "on peut", "il faut". Les adjectifs sont nombreux "moyen", "rugueuse", "visqueux", "verdâtre". La description est précise et porte sur tous les aspects de l'huître. Elle renseigne le lecteur sur sa taille "de la grosseur d'un galet moyen". L'utilisation de cette comparaison permet au lecteur qui n'aurait jamais vu cet objet de se le représenter immédiatement. Cela est également le cas pour sa forme "de la taille d'un galet moyen" et sa couleur grâce à de nombreux adjectifs "moins unie", "brillamment blanchâtre", "verdâtre", "noirâtre". Le suffixe -âtre confère d'ailleurs à la description une tonalité péjorative, loin de toute idéalisation de l'objet poétique. Les cinq sens sont mis à profit afin de proposer une définition sensorielle précise. La vue est présente à travers les termes "unie", "ronds blancs", "blanchâtre", "verdâtre", "noirâtre". L'ouïe est présente à travers "les coups". L'odorat est présent grâce aux verbes "flue et reflue à l'odeur". Le toucher est évoqué avec "nacre" et des adjectifs comme "rugueuse" et "visqueux". Grâce à ces éléments, le lecteur peut créer une représentation mentale de l'objet. Cela renvoie à la conception de Francis Ponge qui décide de "prendre le parti des choses" comme le suggère le titre du recueil. IIIUn poème à l'image de l'objet décrit Il y a une analogie entre l'objet décrit et le poème car ce dernier est constitué de trois paragraphes portant sur un aspect de l'objet. Le premier paragraphe décrit l'extérieur de l'huître et explique comment l'ouvrir. Le deuxième paragraphe décrit l'intérieur de l'huître, le mollusque. Le dernier paragraphe fait mention de la perle cachée en son sein. Les trois paragraphes sont de plus en plus petits, comme les éléments de l'huître décrits la coquille, le mollusque, la perle. Certains mots, de par leur graphie, font écho à l'objet. En effet, la terminaison -âtre est présente à travers les mots suivants "blanchâtre", "verdâtre", "noirâtre", "opiniâtrement". De même, les allitérations, notamment celle du son [k], permettent d'illustrer les actions évoquées. La difficulté liée à l'ouverture de la coquille est ainsi évoquée à travers cette allitération qui évoque les coups portés "coups", "qu'on", "cassent", "coupent". IVLa symbolique de l'huître La place de l'huître dans le monde est évoquée comme elle le serait pour un personnage littéraire ordinaire. Les expressions suivantes "tout un monde", "à boire et à manger", "cieux", "firmament" semblent suggérer que l'huître constitue un microcosme, elle se suffit à elle-même. L'huître est d'ailleurs composée de trois éléments l'eau à travers la "mare" et les verbes conjugués "flue et reflue" qui peuvent faire penser à la marée ; le ciel à travers "les cieux d'en dessus" et "les cieux d'en dessous" ce qui peut faire référence à la terre, cernée par les cieux ; enfin la terre et le minéral grâce aux termes "galet", "nacre", "dentelle". L'Homme est seulement mentionné, il est réduit à l'aide d'une métonymie à des "doigts" qui sont "curieux", ils se coupent et se "cassent les ongles". Il y a la présence de tournures impersonnelles "il faut", "on" qui empêche d'individualiser l'Homme. Cependant, l'huître est tout de même soumise à l'Homme comme en témoignent les verbes employés "ouvrir", "tenir", "porte", "trouve". VLa métaphore de l'écriture poétique Ce poème raconte à travers une métaphore le travail d'écriture poétique auquel est confronté le poète. Ainsi le premier paragraphe représente la recherche, la création. Contrairement aux poètes qui parlent d'inspiration poétique ici, il est bien question de travail. La difficulté que rencontre l'Homme à ouvrir l'huître symbolise la difficulté que peut rencontrer le poète lors de l'écriture "s'y reprendre à plusieurs fois", "le travail", "les coups". Il s'agit d'une lutte plutôt violente entre l'Homme et l'objet. Ensuite, l'Homme accède à "tout un monde", le mollusque est décrit de manière esthétique "dentelle", "firmament", "cieux", "nacre". Tout comme le mollusque, le texte poétique, avant de devenir poème, doit être travaillé au niveau de la forme, de son esthétique. Enfin, le poète accède à la perle qu'il trouve. Même s'il faut lutter pour le trouver, un monde meilleur et plus beau reste accessible, il est à trouver répété deux fois dans le poème. Ce verbe est issu du latin tropare, qui signifie "inventer, découvrir, composer un poème". La dernière phrase fait référence à la trouvaille du poète, à l'objet créé par le travail d'écriture, le poème rare et précieux "dont on trouve à s'orner." Qu'est-ce qui rend ce texte poétique ?I. Le travail sur la formeII. La création d'images esthétiquesIII. La réflexion sur la création poétiqueComment Ponge renouvelle-t-il le regard porté sur l'huître ?I. Une description minutieuseII. Une description imagéeIII. L'huître, symbole de création littéraireEn quoi ce poème est-il moderne ?I. Un objet poétique originalII. Une écriture objectiveIII. Un objet métaphoriqueQuelle conception de la poésie se dégage de ce poème ?I. Un poème en proseII. Un poème objectifIII. Le travail de l'écrivain
FrancisPonge : L'Huître (Le parti pris des choses : 1942) Citation : "Le meilleur parti à prendre est de considérer toute chose comme inconnue" (Francis Ponge) Introduction : Titre manifeste, le Parti pris des choses de Francis Ponge indique une voie poétique où l'écrivain, tournant le dos à tout lyrisme, se met en quête de la matérialité des choses, de leur profondeur substantielle
Plan de la fiche sur Le papillon de Ponge Introduction Francis Ponge Francis Ponge est un poète français du XXème siècle. Considéré comme un poète contemporain, il a fréquenté les surréalistes avant de s'engager dans la résistance. Il côtoiera également Camus et Eluard. Avant cela, dès ses 17 ans, il éprouve déjà une violente révolte contre le parler ordinaire ». Son père meurt en 1923 et il connait un sentiment qu'il qualifiera lui-même de rage de l'expression » désir de s'exprimer mais difficulté éprouvée à y parvenir. Le Parti pris des choses est un recueil de poèmes en prose qui paraît en 1942. Le Papillon fait partie de ce recueil. Questions possibles à l'oral Ce poème est-il un éloge de la transformation ? Texte du poème Le papillon Lorsque le sucre élaboré dans les tiges surgit au fond des fleurs, comme des tasses mal lavées, - un grand effort se produit par terre d'où les papillons tout à coup prennent leur vol. Mais comme chaque chenille eut la tête aveuglée et laissée noire, et le torse amaigri par la véritable explosion d'où les ailes symétriques flambèrent. Dès lors le papillon erratique ne se pose plus qu'au hasard de sa course, ou tout comme. Allumette volante, sa flamme n'est pas contagieuse. Et d'ailleurs, il arrive trop tard et ne peut que constater les fleurs écloses. N'importe se conduisant en lampiste, il vérifie la provision d'huile de chacune. Il pose au sommet des fleurs la guenille atrophiée qu'il emporte et venge ainsi sa longue humiliation amorphe de chenille au pied des tiges. Minuscule voilier des airs maltraité par le vent en pétale superfétatoire, il vagabonde au jardin. Francis Ponge - Le Parti pris des choses - 1942 Vocabulaire Erratique sans comportement planifié. Guenille personne méprisable, vaurien. Lampiste a ici un double sens - Employée chargée de l'entretien des lampes. - Personne que l'on fait passer pour responsable d'une faute commise par ses supérieurs familier. Superfétatoire superflu Le paysage aux papillons, Dali, 1956 Annonce des axes I. La métamorphose du papillon 1. Une description réaliste de la nature 2. La métamorphose une explosion 3. Une métamorphose incomplète II. Un poème sur la transformation 1. Une nature ramenée au monde humain 2. Un poème sur la transformation 3. Une transformation bénéfique ? Commentaire littéraire I. La métamorphose du papillon 1. Une description réaliste de la nature Une partie de la description de Ponge de la nature est assez réaliste. Réseau lexical de la nature "tiges, "fleurs", "papillon"…. Description précise d'un phénomène "sucre élaboré". La nature est généreuse dans cette première phrase, puisque le sucre "surgit" -> impression d'abondance. Le papillon n'est pas mentionné directement -> effet d'attente. Cette description est comme un récit montrant l'activité du paillon, de son envol à l'errance finale événement activant l'activité du papillon -> retour sur la métamorphose du papillon -> activité du papillon -> errance du papillon. Utilisation de connecteurs temporels pour décrire le déroulement du récit "Lorsque", "tout à coup", "Dès lors"… 2. La métamorphose une explosion La métamorphose est représentée comme une véritable explosion. La métaphore de l'explosion est filée. "Mais comme chaque chenille eut la tête aveuglée et laissée noire, et le torse amaigri par la véritable explosion d'où les ailes symétriques flambèrent." L'explosion a aveuglé la chenille par sa lumière, et l'a laissé "noire", et elle a pour conséquence d'un torse amaigri => brûlure d'une explosion. Le terme "explosion" est utilisé explicitement, c'est une hyperbole. Cette explosion n'est pas anarchique puisqu'elle génère des ailes "symétriques". L'utilisation du terme "flambèrent" rappellent l'idée d'explosion et de rapidité. Toute la vie du papillon est concentrée dans ses ailes puisque ce sont les seuls éléments du papillon qui ne sont pas détériorés par l'explosion, mais qui au contraire naissent de l'explosion. On a donc l'idée que la chenille se transforme en papillon d'un seul coup, dans un éclat de lumière. Cette métaphore filée de l'explosion est liée à la métaphore de l'allumette volante plus loin dans le poème. 3. Une métamorphose incomplète Le paillon subit les conséquences de la métamorphose "chaque chenille eut la tête aveuglée" => le papillon ne s'est pas remis de cet aveuglement puisqu'il a un comportement "erratique" = non planifié, hasardeux. Les corps du papillon portent encore les stigmates de la métamorphose "la tête aveuglée et laissée noire, et le torse amaigri" -> utilisation d'adjectifs péjoratifs. L'explosion a une double conséquence néfaste brûlure, aveuglement, torse amaigri… et bénéfique naissance du papillon. "la guenille atrophiée qu'il emporte" désigne le reste du corps de la chenille. Il y a d'ailleurs une similarité de sonorités dans les mots guenille et chenille. L'utilisation du verbe emporter montre que ce corps ne fait pas tout à fait partie du papillon et qu'il est un fardeau pour ce papillon. II. Un poème sur la transformation Ce poème a pour thème la transformation d'un papillon, pourtant, les métaphores poétiques nous montrent la vision de Ponge au-delà de ce premier aspect des choses, et replacent le poème dans le cadre du monde humain. 1. Une nature ramenée au monde humain Ponge fait correspondre le monde végétal et animal au monde humain, grâce aux métaphores. Effet comique par le décalage de la première métaphore du poème qui compare les fleurs, symboles de la vie et de la beauté, à des "tasses mal lavées" ramenant ainsi la fleur au rôle de simple contenant pour le sucre dont les papillons viendront se nourrir. Ponge ramène la nature à un univers humain et familier, presque domestique. On a ici paradoxalement l'inverse de ce que l'on trouve d'habitude dans ses poèmes puisque d'habitude Ponge voie la poésie dans des objets où ne penserait pas la voir. Personnification du papillon utilisation du terme "torse" qui se rapporte plutôt au corps humain on parle de thorax pour les insectes. Métaphore filée du lampiste. Utilisation du verbe "vagabonder". Notion de travail et de productivisme sucre "élaboré", "lampiste", "vérifie la provision d'huile" -> connotation industrielle. 2. Un poème sur la transformation Le papillon, thème et nom du poème, est un symbole de la transformation puisqu'il naît chenille pour devenir papillon. Un événement soudain déclenche un changement. L'utilisation du terme "Lorsque" en début de poème et du verbe surgir montre la soudaineté de l'événement l'arrivée du sucre. Cet événement a une conséquence immédiate, introduite par le tiret de la première phrase, et cette conséquence est importante " grand effort" et immédiate "tout à coup". Interprétation possibles transformation politique par une révolution, libération du joug d'un ennemi tyrannique le poème est publié en 1942, pendant la seconde guerre mondiale, passage de l'âge enfant à l'âge adulte adolescence qui est le temps des changements du corps, lutte des classes ascension sociale comme le papillon qui passe du sol à la fleur … 3. Une transformation bénéfique ? On ne peut pas ici parle d'un éloge de la transformation, car comme indiqué précédemment, la transformation a une double conséquence néfaste et bénéfique. Comme indiqué, la transformation a laissé des séquelles physiques handicapantes et irréversibles. Ces séquelles enlèvent le libre arbitre du papillon, puisqu'il se pose "au hasard", et a un comportement "erratique", comme s'il ne pouvait plus raisonner. Le papillon est symbole de la vie. Pourtant, il ne transmet pas cette vie à d'autres "sa flamme n'est pas contagieuse." La transformation a été trop tardive puisqu'il arrive "trop tard" sur les fleurs. Il se transforme alors en lampiste avec une métaphore filée. Lampiste a ici un double sens - Employée chargée de l'entretien des lampes. - Personne que l'on fait passer pour responsable d'une faute commise par ses supérieurs familier. Le deuxième sens est bien sûr péjoratif. De plus, la tâche de ce lampiste est peu gratifiante vérifier la quantité d'huile. Utilisation du terme péjoratif "guenille". Cependant, la transformation permet au papillon de se "venger" de "sa longue humiliation amorphe de chenille au pied des tiges.". Mais cette vengeance est en fait illusoire puisqu'il ne peut que se comporter en lampiste sur les fleurs. Interprétation possible critique de la société qui paraît promouvoir l'ascension sociale papillon qui passe du sol à la fleur, vue comme une vengeance par le protagoniste, mais qui en fait n'est qu'illusoire. Enfin, dans la dernière phrase du poème, on voit que le papillon n'est plus maître de ses mouvements car il est "maltraité par le vent" et il "vagabonde" -> pas de but précis, la transformation n'a pas pu donner de but à sa vie. Cette dernière phrase montre également la fragilité et la beauté du papillon par une dernière métaphore "minuscule voilier des airs". => Libre interprétation pour le lecteur sur l'intérêt de la transformation de la chenille en papillon, et donc de la transformation en général. Conclusion Le poème Le papillon, de Francis Ponge, décrit la métamorphose et l'activité d'un papillon. Pourtant, les métaphores ramènent le lecteur au monde humain. Ce poème sur la transformation n'est pas un éloge de la transformation, mais l'interprétation est libre pour le lecteur. Par ce texte en prose, Ponge nous livre un poème grâce à sa vision au-delà de l'aspect premier des choses qu'il nous transmet grâce à ses métaphores.
Lecageot, Ponge : Introduction. Lorsqu’il publie, en 1942, Le Parti pris des choses, Francis Ponge rompt avec la tradition de la poésie lyrique, qui plaçait au cœur de l’écriture poétique le « je » du poète, sa sensibilité et ses émotions. Bien au contraire, Le Parti pris des choses se concentre sur la matérialité du quotidien
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